Les fausses nouvelles : se méfie-t-on assez de ce qui circule sur les écrans?

De plus en plus de fausses nouvelles circulent sur le Web, c’est pour cette raison qu’il est essentiel de savoir comment les repérer. Mais comment distinguer le vrai du faux?

Les outils de partage des réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook, ont beaucoup facilité la création, le partage et la propagation des contenus en ligne. Parmi cette foule d’informations circulant sur le Web, plusieurs d’entre elles peuvent être frauduleuses, incomplètes, détournées, exagérées ou même fausses. Ces dernières sont devenues un phénomène social et médiatique. Actuellement, on les nomme fausses nouvelles, infoxs ou «Fake News».  

Une étude publiée en 2019 par la Fondation pour le journalisme canadien montre que 53 % des Canadiens et Canadiennes ont déjà été confrontés à des nouvelles fausses ou peu fiables, déguisées en contenu journalistique. Selon ce sondage, 48% des gens ont de la difficulté à identifier ce qui est vrai et ce qui est faux.  

Selon ce sondage de la Fondation pour le journalisme canadien, une personne sur dix (10%) vérifie systématiquement les informations qu’elle consomme. Seulement 24% disent le faire la plupart du temps. Bien que certains usagers et usagères vérifient l’origine et la véracité des publications, quatre personnes sur dix (40%) se sentent peu ou pas du tout confiantes quant à leurs capacités à distinguer les vraies informations de celles qui ne le sont pas.

Les fausses nouvelles : un phénomène social, médiatique et même politique

Bien que la circulation des fausses informations existe depuis toujours, l’expression “fake news” a connu une montée en popularité ces dernières années, spécialement depuis la campagne présidentielle américaine de 2016. Les fausses nouvelles sur Twitter ont même influencé cette élection selon des recherches scientifiques

Les fausses nouvelles posent un sérieux problème lorsqu’elles impliquent des décisions d’intérêt public ou de santé. C’est notamment le cas dans le contexte de la pandémie de COVID-19, où les fausses nouvelles ont été si abondantes qu’on a parlé d’une “épidémie” de fake news et d’infodémie. Le problème tient surtout aux réactions inappropriées et démesurées qu’elles peuvent susciter en déformant des faits ou en véhiculant des rumeurs. Dans certains cas, les conséquences peuvent même être mortelles

En 2018, une équipe de recherche du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a découvert que sur Twitter, les informations fausses se diffusaient 6 fois plus rapidement que les vraies. Plus encore, leur expérience a montré que ce phénomène n’est pas accentué par des robots (des comptes automatisés que l’on appelle «bots»), mais bien par des personnes qui les relaient. Il est donc important d’être à l’affût!

Comment identifie-t-on les fausses informations?

Avant de croire et de partager une information sur le Web, il est essentiel de suivre quelques étapes, même si la publication provient d’un proche ou de quelqu’un à qui l’on fait confiance. Ces personnes peuvent ne pas avoir suivi cette démarche de vérification.

En se posant quelques questions, on peut éviter les pièges et limiter le relais massif des informations frauduleuses. C’est simple, rapide et efficace!

  • La source de l’information : est-elle vérifiée ou non ?
  • L’auteur.e de l’article : cette personne est-elle reconnue en tant que professionnel.le de l’information?
  • La date de l’information ainsi que la date de publication : quand la nouvelle a-t-elle été publiée?
  • La précision du contenu : la nouvelle répond-t-elle aux questions de base des principes du journalisme « où, quand, qui, comment, pourquoi » ?
  • La confirmation de l’information : les faits sont-ils rapportés par d’autres sources fiables ?

Les médias et le monde scientifique, que font-ils pour contrer les fausses informations?

Dans le milieu des professionnels de l’information, les pratiques doivent aussi s’adapter à ce phénomène. Par exemple, sur le site Web de Radio-Canada, une rubrique a été créée pour aviser les lecteurs des manipulations d’informations. Une équipe de professionnels, nommée les Décrypteurs, a été mise sur pied afin de les repérer et combattre la désinformation.  L’Agence Science Presse a mis sur pied le Détecteur de rumeurs

Dans le monde de la recherche scientifique, les chercheurs et les étudiants s’informent et discutent vivement de ce sujet. En 2018, une école d’été de l’UQAM a rassemblé des membres de la communauté universitaire et des professionnels de plusieurs domaines afin de discuter des solutions à la désinformation. L’objectif est de comprendre comment l’information arrive aux citoyens et citoyennes et quels sont les critères scientifiques et journalistiques à partir desquels il est possible d’évaluer la fiabilité des contenus. 

Ces initiatives professionnelles et citoyennes orientées vers une éducation collective autour de ces enjeux sont un moyen, à court et à long termes, de contrer la multiplication des démarches frauduleuses.

Testez vos habiletés

Le site Web https://doutez.ca permet aux usagers et usagères,  à travers un quiz, de tester leurs habiletés en matière de vérification de la véracité des informations. Ce site intègre la campagne de combat à désinformation Doutez, lancée par la Fondation pour le journalisme canadien.

Pour aller plus loin

  • La chaîne YouTube L’Intox c’est nous (France Télévisions / France.tv Slash) déboulonne les fausses nouvelles et la désinformation à travers différentes vidéos. 
  • Les Décrypteurs de Radio-Canada analysent la fiabilité des nouvelles d’actualités en vidéo. 
  • Le Détecteur de rumeurs de l’Agence Science Presse est une rubrique qui permet la vérification des faits (fact-checking).
  • La série de capsules Anatomie des fausses nouvelles renseigne sur la désinformation et les fausses nouvelles qui circulent sur Internet, et particulièrement sur les réseaux sociaux. Un projet de l’Agence Science Presse réalisé en collaboration avec Savoir Média.
  • La série Comment fabrique-t-on de l’information, fruit d’une collaboration entre l’Agence Science-Presse et l’École branchée offre des contenus qui décortiquent la fabrication de l’information.


Vous avez des commentaires à nous faire sur cet article?
Veuillez nous laisser vos suggestions dans le formulaire suivant :
Sur une échelle de 1 à 5, comment avez apprécié l'article ?

Vous pourriez aussi aimer

Fermer

Copiez et collez ce code pour intégrer cette image à votre site web