Internet, c’est où ?

On emploie l’expression « naviguer sur Internet » pour désigner l’utilisation du réseau Internet, plus particulièrement du Web, pour la recherche d’information. Mais où navigue-t-on plus précisément ? Petit tour d’horizon de ce qui se cache derrière nos écrans.

Il arrive souvent que l’on confonde Internet et le Web; mais les deux ne sont pas synonymes! Internet, c’est avant tout un réseau qui relie les ordinateurs ou appareils connectés à travers le monde. Pour y accéder, les ordinateurs doivent posséder une adresse IP, c’est-à-dire un numéro d’identification.

Le Web, pour sa part, permet d’accéder aux contenus d’Internet (sites Web, médias sociaux, par exemple) à l’aide un langage informatique commun. On appelle ce langage un « protocole ». On utilise le protocole HTTP pour naviguer sur des sites et y rechercher de l’information. C’est pourquoi les adresses Web commencent par les lettres http. 

Les fournisseurs d’accès : la porte d’entrée de l’Internet

Pour accéder à l’Internet, il faut utiliser les services d’un fournisseur d’accès, qui peuvent être vendus sous la forme d’un abonnement fixe ou d’un paiement ajusté en fonction des données consommées. 

Le fournisseur de services est généralement une entreprise ou une association (par exemple Bell, Vidéotron, Zap Mont-Royal, etc.), qui permet donc à ses abonnés de se connecter à Internet. Il assure le transfert des données dans les deux sens, soit de l’abonné vers Internet et d’Internet vers l’abonné (par exemple, l’envoi d’un courriel).

Internet : invisible, mais bien réel !

Internet peut sembler intangible et immatériel. Bien que la transmission des informations qui relient nos ordinateurs dans le réseau s’effectue par le biais d’ondes électromagnétiques invisibles, cette transmission d’information s’appuie aussi sur des technologies et des supports matériels, comme la fibre optique, des câbles métalliques ou encore des routeurs et des serveurs. 

Concrètement, on retrouve les serveurs dans des centres de données (data center), comme l’illustre la photo ci-dessous. Les données des utilisateurs de l’Internet et le contenu des pages Web sont hébergées dans ces centres de données, où des centaines d’ordinateurs « travaillent » sans interruption. Les centres de données peuvent être situés à l’interne ou à l’externe des entreprises qui exploitent les données. Par exemple, quand vous utilisez Facebook à Montréal, les données associées à votre compte sont hébergées dans des serveurs de Facebook, aux États-Unis. 

Source : Pixabay | Crédit : Kreatikar

Les centres de données sont essentiels dans les systèmes de sauvegarde qui transfèrent les données dans le cloud ou « le nuage » pour les stocker afin de parer à la perte de données possible sur nos ordinateurs personnels. Par exemple, la sauvegarde de vos photos par des services comme iCloud fonctionne sur ce principe. 

Au Québec, 45 centres de données fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour permettre l’échange de données. Ils sont majoritairement situés dans la région de Montréal et dans les environs. 

Le nombre de serveurs Web raccordés à l’Internet dans le monde a dépassé les 200 millions en janvier 2009. On en comptait 205 368 103 en avril 2010.

Et si Internet était un pays?

Désigné par le terme « internaute », l’habitant d’Internet est plus précisément défini comme étant une personne de plus de 2 ans qui s’est connectée durant les 30 derniers jours, selon le site Internet World Stats.

Dans le monde, une personne sur deux utilise désormais Internet. En 2018, le cap des quatre milliards d’internautes a été dépassé avec une augmentation de 7% en l’espace d’un an, selon le Rapport Digital Annuel de Hootsuite et We Are Social. Cette étude couvre 239 pays.

Crédit : Rapport de We Are Social et HootSuite, 2019

Au Canada, de plus en plus de citoyens et citoyennes peuvent bénéficier d’un accès Internet à domicile et de bonne qualité. Selon l’ACEI, en 2017, 87% des foyers canadiens possèdent une connexion à large bande (DSL, câble, fibre optique) notamment grâce à la construction de plus en plus de centres de données. 

Pour bénéficier des services de l’Internet, il faut utiliser un langage commun qu’on désigne par le terme protocole, par exemple le protocole HTTP que l’on utilise pour naviguer sur le Web et y rechercher de l’information. 


Un peu de vocabulaire : les langages de l’Internet 

HTTP : Signifie HyperText Transfer Protocol ou protocole de transfert hypertexte en français. Cet élément central du Web est « entré en service en 1996, l’HTTP a été créé par Tim Berners-Lee afin d’assurer la communication entre les ordinateurs et les serveurs via les navigateurs Internet. »

HTTPS : Réseau sécurisé déjà utilisé par les entreprises bancaires qui se développe de plus en plus, car il permet à l’internaute de vérifier l’identité du site Web auquel il accède, grâce à un certificat d’authentification émis par une autorité réputée fiable. Il garantit théoriquement la confidentialité et l’intégrité des données envoyées par l’utilisateur (notamment des informations entrées dans les formulaires) et reçues du serveur. 

SMTP : Signifie Simple Mail Transfer Protocol ou Protocole Simple de transfert de Courrier, c’est le langage qui permet d’utiliser le courrier électronique, il agit en quelque sorte comme un postier sur Internet.

FTP : Signifie File Transfert Protocol ou protocole de transfert de fichier, c’est un langage qui sert à effectuer des transferts de fichiers, soit pour un client (l’internaute) ou un serveur FTP.


Environnement

Si Internet était un pays… il serait le 6e pays consommateur d’énergie et le 7e émetteur de CO2! L’impact environnemental de cette surconsommation d’électricité n’est donc pas à négliger, car plusieurs centrales au charbon (très polluantes) continuent de fournir de l’électricité partout à travers le monde. Il est important de s’intéresser aux conséquences de nos usages au quotidien pour faire une utilisation plus responsable d’Internet. De plus en plus, des ressources existent pour s’informer et adapter sa consommation pour protéger l’environnement aujourd’hui et pour les générations futures. 


Pour en savoir plus 


Suggestion de lecture
Les batailles d’Internet. Assauts et résistances à l’ère du capitalisme numérique
Philippe De Grosbois
Écosociété, 2018


Pour l’auteur du livre, Philippe De Grosbois, l’architecture du Web se divise principalement en trois niveaux : 

1- Couche physique : Hardware (serveurs- Centres de données)
2- Couche logicielle : Software : Navigateurs (Chrome, Firefox, Safari)
3- Couche données : Le contenu des pages Web 

« Ordinateurs, téléphones intelligents, médias sociaux… Un monde sans connexion nous semble aujourd’hui inconcevable. Mais tandis que les technophiles exaltent les potentialités d’Internet, de l’économie collaborative et de l’intelligence artificielle, les technophobes ne cessent de nous mettre en garde contre la surveillance de masse et l’accaparement des données par les géants du web et les États. Au-delà de ce clivage, quels sont les enjeux, les promesses et les menaces de l’ère numérique ? »

Philippe De Grosbois

Sources et références


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